L’heure est à l’analyse du roadbook pour l’étape de San Juan de Marcona. La navigation, c’est l’affaire de Mayeul Barbet, qui officie pour la quatrième fois comme copilote de Philippe Boutron.
La succession des revers n’a pourtant pas entamé la complicité des deux hommes, qui connaissent les vicissitudes du Dakar mais ont également conscience de leur potentiel : l’année dernière, ils avaient quitté la course dans l’étape de Fiambala, peu avant l’arrivée à Cordoba, alors qu’ils occupaient la 22ème place du classement général.
Ce n’est pas tout à fait dans les mêmes eaux qu’ils naviguent au terme de la première étape cette année : “ça n’a pas vraiment bien démarré, nous sommes restés tanqués pendant 20 minutes dans une grande dune”, explique Philippe. “Mais j’assume ma maladresse : je manquais d’élan pour l’attaquer et ensuite j’ai fait une erreur d’appréciation.”
Rompu aux aléas du sport, le Président du club de football d’Orléans (Ligue 2) prend en réalité avec philosophie les déceptions et les galères qu’il peut connaître sur le Dakar, qu’il fréquente avec quelques interruptions depuis 2007. “Je crois même que les meilleurs souvenirs, ce sont ceux des nuits blanches au milieu de nulle part, lorsqu’on atteint finalement le bivouac au petit matin alors que tout le monde est en train de partir”, raconte Philippe. Pour autant, le duo est bien décidé à se racheter dans les jours qui viennent, et surtout à rejoindre pour la première fois ensemble la ligne d’arrivée… “parce que c’était simplement notre journée d’adaptation”, se justifie en rigolant Mayeul. En réalité, l’équipage #355 est animé par une féroce volonté de remplir son objectif : “on ne lâche rien… à chaque fois, c’est la mécanique qui nous a fait défaut”. Voilà une façon d’aborder le sujet qui pourrait tout à fait porter ses fruits.
Photo : Philippe Boutron et Mayeul Barbet © DPPI