Dakar/Richard Gonzalez : “La malchance s’est abattue sur nous !”

Ne pensez pas que tout est rose chez Sodicars Racing à l’heure de la journée de repos à Riyadh. L’équipe de Richard Gonzalez est au boulot – sans lever le nez de la mécanique – car, le changement du moteur de la voiture de Philippe et Maxime Raud après leur pirouette dans l’étape de la seconde boucle autour de Riyadh, ne laisse pas de temps pour repartir demain. 

Celle de Thierry Richard et de Franck Maldonado rentrée hier soir avait pas mal de choses à réparer et, le SSV de l’équipage argentin, Pablo Macua – Mauro Esteban Lipez, est en totale révision.

Qui d’autre que Richard Gonzalez pouvait tirer un bilan de cette première semaine particulièrement douloureuse, avec en mémoire la présence de leur ami Philippe Boutron.

« Ce fut un début de rallye compliqué pour nous. Nous sommes partis parce qu’il le fallait et pour se changer les idées, tenter de penser à autre chose. Cet attentat nous a totalement désorientés » dit Richard encore sous l’émotion. Au volant de son camion, derrière ses clients, il assure avec Jean-Philippe Salviat et Patrick Prot. « Nous faisons notre job au mieux ! Quand la malchance enveloppe une équipe, elle est rude. L’abandon de Manolo et Monica (Plaza) en est le reflet. Celui de Patrice (Garrouste) et Jérémy (Caszalot) en est un autre. Dans les deux cas, un accrochage avec un camion en sont la cause. Patrice est parti en tonneaux dans une dune terminant les figures sur le toit. L’essentiel, l’équipage n’est pas blessé. »

Hier, la famille Raud a vécu une grosse galère dans une dune, elle aussi s’est offert un tonneau. La voiture est rentrée, nous avons trouvé un moteur et l’équipe travaille pour qu’ils puissent repartir demain, à défaut, ils reprendront la piste lundi comme le permet le règlement et avec la pénalité forfaitaire. »

C’est un Dakar que l’équipe bordelaise subit. C’est du moins l’impression donnée à l’énumération de l’amoncellement des pépins et des petites voix qui s’expriment.

Le seul réconfort pour Richard : « avoir pu parler à Philippe (Boutron) au téléphone, ce matin. C’est réconfortant de le savoir en France, pas loin de chez lui (Orléans) et dans le meilleur hôpital où il est entouré des siens, en particulier de son épouse Anne » ajoute Richard futilement soulagé.

Quant à la seconde semaine de course : « nous allons nous retrousser les manches pour que nos rescapés aillent au bout mais, le Dakar est imprévisible… » conclut le patron de Sodicars Racing  qui reprendra le volant de son MAN pour jouer encore et toujours « l’ange gardien ».

Marie-France Estenave